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Séminaire de haut niveau sur la gouvernance de la cybersécurité pour les organisations maritimes du golfe de Guinée

Contexte et justification

La cybersécurité représente aujourd’hui un enjeu stratégique de premier ordre pour les organisations maritimes, et ce, d’autant plus dans la région sensible du golfe de Guinée. Zone géopolitique cruciale, ce corridor maritime abrite des routes essentielles pour le commerce mondial, une concentration d’infrastructures pétrolières et gazières, ainsi que des activités portuaires d’une importance capitale pour les économies de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Longtemps minés par la piraterie maritime et les vols à main armée à l’encontre des navires, les Etats du golfe de Guinée font toujours face à des activités criminelles persistantes, tel le trafic de stupéfiants, le trafic de produits prohibés dont les faux médicaments, le trafic des espèces animales ainsi que la pêche illicite sans oublier la menace terroriste associée aux crises de la région sahélo-sahélienne de l’Afrique de l’ouest.

Ces menaces transfrontalières ont nécessité la mise en œuvre d’une initiative interrégionale de lutte qui a abouti dans le cadre du Sommet de Yaoundé (2013) à l’adoption d’une Architecture, dite de Yaoundé, axée principalement sur des stratégies régionales (CEEAC/CEDEAO) et des centres de coordination, dont le Centre Interrégional de Coordination (CIC), les Centre régionaux de sécurité maritime (CRESMAO/CRESMAC), les Centre multinationaux de coordination (Zone A, D, E, F, G) et les Centre opérationnels nationaux (COM Nationaux).

L’essor des technologies numériques et l’augmentation de la connectivité ont introduit des vulnérabilités accrues face aux cyberattaques. Cette cybermenace, il ne faut s’y méprendre, concerne aussi bien toute l’architecture économique maritime, portuaire, logistique et sécuritaire du golfe de Guinée. En effet, l’insécurité maritime transfrontalière est déjà en train de faire corps avec la cybermenace.

En conséquence, ce contexte marqué par une augmentation exponentielle des cybermenaces rend urgente l’instauration de mesures rigoureuses de gouvernance en matière de cybersécurité pour ces organisations. Il est donc impératif pour les organisations maritimes d’adopter des politiques, des stratégies et des procédures solides visant à protéger leurs systèmes d’information et leurs données sensibles. Ces éléments constituent la pierre angulaire d’une gestion efficace de la cybersécurité et doivent être intégrés dans une approche holistique de gouvernance.

Des politiques bien définies permettent d’établir des lignes directrices claires pour la gestion des risques, tandis que des stratégies adaptées aux spécificités des organisations garantissent la mise en œuvre de mesures ciblées et durables. Enfin, les procédures opérationnelles standardisées assurent la cohérence des pratiques et renforcent la résilience face aux incidents. Ce triptyque est essentiel pour garantir la continuité des activités et la sécurité des données sensibles dans un environnement numérique de plus en plus complexe.

Il est aussi important de noter que l’intelligence artificielle (IA) occupe une place croissante dans le paysage de la cybersécurité, et son intégration dans les politiques et stratégies des organisations maritimes est désormais incontournable. Grâce à ses capacités d’analyse prédictive, l’IA peut détecter les anomalies, anticiper les menaces et renforcer la rapidité et l’efficacité des réponses face aux cyberattaques.

Dans le domaine maritime, l’IA peut également être utilisée pour améliorer la sécurité des systèmes SCADA, optimiser la surveillance des infrastructures critiques et automatiser les processus de détection des intrusions. Cependant, il est crucial d’encadrer l’utilisation de l’IA par des normes éthiques et de garantir la transparence dans son application afin de minimiser les risques associés à son utilisation abusive. En tenant compte de ces dimensions, les organisations peuvent tirer pleinement parti du potentiel de l’IA tout en protégeant leurs actifs stratégiques.

Au regard de celà, il est essentiel de sensibiliser les acteurs maritimes du golfe de Guinée à l’importance de mettre en place des politiques, des procédures et des pratiques de sécurité robustes afin de protéger les systèmes d’information et les données sensibles de leurs organisations.

En effet, la transformation digitale dans le secteur maritime expose non seulement les entreprises à des risques croissants de cybermenaces, mais compromet aussi potentiellement la sécurité économique et physique de l’ensemble de la région.

Ancrage institutionnel

Le séminaire est organisé par l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI) de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) d’Abidjan et l’Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR) dans le cadre du projet « SAFE SEAS FOR AFRICA » financé par l’Union Européenne.

En effet, le séminaire sera couplé avec le lancement officiel de la composante 3 du projet SAFE SEAS et l’inauguration du nouveau bâtiment de l’ISMI.

Il bénéficie de l’appui technique et financier des institutions suivantes :

Public cible

Ce séminaire s’adresse principalement aux top managers, cadres supérieurs des organes de l’architecture de Yaoundé (CIC, CRESM, CMC, COM Nationaux), des organisations régionales économiques, des administrations du domaine maritime, des marines militaires, des entreprises privées du golfe de Guinée et des partenaires privés et publics internationaux.

Environ deux cents participants sont attendus à ce séminaire pour un vingtaine de panélistes.

Objectifs du séminaire

Ce séminaire vise à renforcer et à promouvoir une compréhension approfondie des enjeux stratégiques de la cybersécurité pour les organisations maritimes, à élaborer et mettre en œuvre des politiques adaptées et à mobiliser les décideurs dans le domaine autour des axes suivants :

  1. Sensibiliser les acteurs maritimes : augmenter la prise de conscience des risques numériques dans le secteur maritime et portuaire, ainsi que les impacts potentiels des cyberattaques sur les activités, la sécurité énergétique et les relations diplomatiques régionales.
  2. Apprendre à élaboration des politiques et procédures spécifiques : aider les organisations à créer des politiques de cybersécurité adaptées à leurs besoins, en tenant compte de l’importance critique de leurs opérations et des risques régionaux.
  3. Renforcer les capacités techniques et organisationnelles : fournir aux participants les connaissances nécessaires pour comprendre et gérer les risques cyber, en suivant les meilleures pratiques internationales et les directives de l’Organisation Maritime Internationale (OMI).
  4. Développer un cadre de gouvernance : encourager la mise en place de structures de gouvernance robustes avec une stratégie de cybersécurité alignée aux objectifs opérationnels et de sécurité, en favorisant la collaboration entre toutes les parties prenantes.

Axes stratégiques

Pour atteindre ces objectifs, le séminaire abordera plusieurs axes stratégiques :

  1. Diagnostic et évaluation des risques cyber : initier les participants aux méthodologies de gestion des risques spécifiques au domaine maritime, en mettant l’accent sur la cartographie des vulnérabilités liées aux infrastructures critiques et aux systèmes SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition), fréquemment utilisés dans le secteur.
  2. Sécurisation des infrastructures critiques : explorer les solutions technologiques et les protocoles de sécurité pour protéger les systèmes informatiques de navigation, de logistique portuaire et de communication maritime contre les cyberattaques. Des exemples concrets de cyberattaques contre des infrastructures portuaires à l’échelle mondiale seront discutés, afin de démontrer la pertinence d’une défense proactive.
  3. Gestion des incidents et réponse aux crises : présenter des scénarios d’incidents cybernétiques et des exercices de simulation pour améliorer les capacités de réaction des acteurs face à une crise. L’accent sera mis sur la mise en œuvre de plans de continuité des opérations et de communication de crise efficaces.
  4. Coopération régionale et internationale : encourager une collaboration renforcée entre les États du golfe Guinée, en lien avec les organisations internationales, pour faciliter le partage de renseignements et la coordination des efforts de défense cybernétique. Le rôle des réseaux de surveillance maritime et des partenariats avec les forces de sécurité sera également mis en exergue.

Impacts attendus

À l’issue de ce séminaire, les organisations maritimes de la région devraient être mieux préparées à faire face aux cybermenaces, grâce à une sensibilisation accrue, une capacité renforcée à gérer les risques cyber et un réseau de coopération régional plus solide. Cela contribuera à préserver la sécurité et la résilience des activités maritimes, portuaires et sécuritaires dans le golfe de Guinée, soutenant ainsi la stabilité et le développement économique de la région.

En mobilisant l’ensemble des acteurs autour de la gouvernance de la cybersécurité, ce séminaire aspire à poser les bases d’un écosystème maritime numérique sécurisé et résilient dans le golfe de Guinée.

Format

Ce séminaire sera organisé sous forme de panels qui seront animés par plusieurs experts locaux et internationaux.

Il sera aussi un forum de mise en réseau et de partenariat entre les organismes gouvernementaux, le secteur privé, les ONG et le monde universitaire afin de renforcer les collaborations autour notamment de la question cybernétique.

Des stands pour la promotion de solutions cyber seront mis à profit par les entreprises privées en marge du séminaire.

Date et lieu

Le séminaire est prévu du 14 au 16 Mai 2025 dans les nouveaux locaux de l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI) à l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer d’Abidjan en Côte d’Ivoire.

Financement

Le séminaire est financé par l’Union Européenne sur le budget du projet SAFE SEAS FOR AFRICA et par l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional.